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Le mendiant est-il un délinquant ? |
LST et la Ligue des droits de l'Homme ont introduit un recours en suspension et en annulation devant le Conseil d'État contre le « Règlement général relatif à la mendicité sur le territoire de la ville de Namur », adopté le 26 juin dernier. Situation & résultats aujourd'huiLe Conseil d'État suspend très largement le règlement anti-mendicité à Namur. La décision permet de reconnaître l'importance de la lutte collective qui se développe au départ des réalités des plus pauvres. Résultats du recours au Conseil d'ÉtatLe 6 janvier 2015, le recours a donné des résultats : la suspension est prononcée par rapport à l'interdiction de la mendicité dans la ville. Deux autres points du règlement ont aussi été suspendus : l'interdiction de mendier accompagné d'un mineur de moins de 16 ans. Cet accompagnement n'est pas considéré comme un trouble de l'ordre public. Et l'interdiction de mendier avec un animal potentiellement dangereux fut jugée trop floue dans son application. Ce qui est gagné par rapport à la ville de Namur l'est aussi pour les autres villes. De nombreuses villes – Andenne, Anvers, Gand, Verviers, Liège, Charleroi, prennent des mesures répressives par rapport à la mendicité en invoquant la lutte contre les troubles à l'ordre public et contre le sentiment d'insécurité. Ces communes tentent de contourner la dépénalisation de la mendicité et mettent en place des réglementations qui l'interdisent. Face à cela, le Conseil d'État affirme : « Le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine implique de pouvoir disposer de moyens d'existence, ce à quoi la mendicité peut concourir à défaut de meilleure solution concrète et effective ».
L' audace des plus pauvresSoulignons le courage qu'il faut aux plus pauvres pour oser entrer dans une telle démarche. S'il n'y avait pas eu la confiance accordée par cette personne ayant vécu une longue histoire de pauvreté à notre proposition d'action, rien n'était possible. Il nous semble essentiel de souligner le courage de Jean-François pour oser entamer avec LST une telle démarche. Il est probable que la suspension n'aurait pas été prononcée par rapport à l'interdiction de la mendicité dans la ville, s'il ne s'était pas constitué en partie civile, concerné personnellement pas cette discrimination. Recours 'collectif' légitiméA côté de la dimension juridique et technique portée par LDH, n'oublions pas la dimension de lutte collective enracinée dans la résistance des plus pauvres à la misère portée par le mouvement LST. Les années de mobilisation des plus pauvres dans les mouvements qu'ils rejoignent librement pour dénoncer ce qui enferme tant de personnes et de familles dans la misère constituent la base essentielle pour qu'une telle démarche reste enracinée dans les résistances à la misère développées par les plus pauvres. Un précédent...La reconnaissance de la requête de Jean-François comme étant légitime du fait qu'il est personnellement lésé par cette réglementation est importante et ouvre aussi des possibilités pour d'autres recours. Ce recours porté par les associations et Jean-François produira des effets qui freinent ce qui constitue une forme particulière de la criminalisation de la pauvreté. RétroactesPetit rappelEn 1993, la mendicité est dépénalisée. Le mendiant était jusque-là considéré comme un délinquant. En 1997, le Conseil d'État estimait qu'une commune ne pouvait interdire la mendicité totalement et tout le temps sur son territoire. Le 25 avril 2014, LST interpelle les élu(e)s et les citoyens namurois lors du conseil communal en remettant une lettre ouverte qui présente sa position par rapport au projet communal d'interdiction de la mendicité dans les rues de Namur. Certain(e)s conseiller(e)s nous apportent un soutien radical. Namur
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dernière mise à jour le 6 mars 2015 |