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Journée mondiale du refus de la misère 2013 |
Cette année encore, face à ce que nous pouvons vivre en situation de grande pauvreté, il était essentiel de continuer à prendre la parole, à partager nos résistances quotidiennes à la misère, et ainsi interpeller la société civile et les instances politiques concernées. Rappelons-le, la pauvreté est violation des droits de l'homme. La lutte contre la pauvreté passe par une écoute, une prise en compte de la parole des personnes concernée au sein d'une réelle concertation avec ces derniers. C'est pourquoi nous nous sommes rassemblés ce 17 octobre, Journée mondiale du refus de la misère, au Parlement wallon, cœur de la démocratie wallonne.
Sécurité d'existence pour tousUne parole ancrée dans le vécu des plus pauvresCette année, nos questionnements et nos interpellations s'articulaient autour du constat suivant : « Pour les plus pauvres, la sécurité d'existence est toujours plus inaccessible ». Nous avons écrit ensemble une étude à ce sujet : « La Sécurité d'existence pour tous » que nous avons présentée publiquement ce 17 octobre. Depuis environ 3 ans, en Assemblée de militants, nous avons axé nos réflexions autour de la répartition très inégale des richesses entre les hommes. Et nos nombreux témoignages montrent à quel point une grande majorité doit vivre dans une profonde insécurité d'existence au profit de quelques-uns qui s'accaparent l'ensemble des richesses. Nos témoignages et analyses nous ont également amenés à mettre en évidence un certain nombre de balises qui à nos yeux sont essentielles pour construire un monde plus humain et plus durable. Un constat ressort avec force de ces Assemblées et des nombreux autres lieux de rassemblement du Mouvement : la fragilisation des plus pauvres augmente toujours plus. Ce constat nous a amenés à nous poser la question de l'accès à la sécurité d'existence pour les plus pauvres. En 2013, nous avons décidé de poursuivre notre travail en construisant une parole et une analyse à partir de ce constat, et sur ce qui permet, ou pas, aux plus pauvres, d'accéder à la sécurité d'existence. Résumé de l'étude
La Sécurité d'existence, c'est avant tout savoir sur qui, sur quoi on peut compter. Les plus pauvres mettent en avant l'importance des solidarités proches, de la famille, d'amis… Quotidiennement ces solidarités sont pourtant sévèrement sanctionnées. Les exemples sont nombreux dans tous les domaines. Pour ne prendre que celui de l'accès au logement, si on est chômeur ou bénéficiaire du revenu d'insertion, héberger quelqu'un chez soi, c'est devenir cohabitant et prendre le risque de perdre une partie de ses droits vitaux… La Sécurité d'existence c'est aussi : disposer d'un logement décent et adapté à la famille. Disposer de revenus suffisants pour faire vivre sa famille dans des conditions décentes. Pouvoir accéder aux soins de santé. Savoir sur qui, sur quoi on peut compter. Pouvoir faire appel à ses propres ressources. Ne pas être continuellement contrôlé et sanctionné dans tout ce qu'on met en place quotidiennement pour résister à la misère. Pouvoir refuser d'être relégué dans l'assistance. Pouvoir refuser que l'on prenne les décisions à notre place. De très nombreux faits de vie rappellent quotidiennement que les plus pauvres sont contraints de vivre dans une profonde insécurité à tous les niveaux : famille, logement, santé, revenus... « Nous nous sommes tournés vers des solutions de solidarité de proximité en allant vivre chez des amis. Ce qui inquiète et interpelle encore davantage c'est que pour un grand nombre, cette insécurité d'existence ne cesse d'augmenter et devient un état permanent. Cela n'est pas le fruit du hasard mais le résultat de l'évolution d'une société qui se développe sur des bases toujours plus inégalitaires. La concurrence entre les hommes est présente à tous les niveaux. Elle contribue à renforcer les inégalités en imposant partout le règne du mérite et non de la satisfaction des besoins. Elle contribue de la sorte à imposer dans l'opinion publique le postulat que les plus pauvres sont responsables de leur sort, qu'ils sont inutiles et souvent profiteurs. Cela entraîne une banalisation extrême de la grande pauvreté. Ces évolutions influencent également les cadres légaux qui imposent toujours plus de conditions pour accéder aux droits et donc toujours plus de contrôles et de sanctions. A l'occasion de cette Journée mondiale du refus de la misère, nous voulions interpeller l'opinion publique et les décideurs politiques sur un ensemble de législations qui disent lutter contre la pauvreté mais qui au contraire se retournent contre les plus pauvres et renforcent encore l'insécurité d'existence à laquelle nous sommes déjà terriblement confrontés. Namur | Commémoration en l'honneur des victimes de la misèreAu Parlement wallon : témoignages ...« Ce qui nous a fait tenir debout jusqu'aujourd'hui, ce sont nos enfants et la volonté de garder l'unité de notre famille. A cause de l'état de nos logements successifs, nous avons dû faire face aux menaces de placement et autres pressions que nous subissions des services de l'Aide à la jeunesse. » Nous nous sommes rassemblés devant la dalle en l'honneur des victimes de la misère, accrochée au mur du Parlement wallon. Nous avons partagé les témoignages de plusieurs familles qui se battent au quotidien pour faire face à la pauvreté. Ceux-ci se font l'écho de centaines de familles qui vivent des situations de pauvreté. Le fait qu'elles aient pu maintenir leur cohésion à travers tout, est en effet un symbole fort des « mémoires du courage » des plus pauvres. ... et questions politiquesEn introduction des témoignages, ce fut aussi l'occasion de poser des questions précises à nos parlementaires wallons, à qui nous demandons de poser un vote de refus et un élargissement des débats concernant trois projets :
Dalle en l'honneur des victimes de la misère
A l'initiative des mouvements ATD Quart-Monde et LST, la dalle « en l’honneur des victimes de la misère », a été installée dans la galerie du Parlement le 17 octobre 2008 par décision de l'Assemblée parlementaire. Elle est là pour nous rappeler la permanence du combat à mener contre la pauvreté et l’importance d’y associer comme acteurs, ceux et celles qui en sont victimes en premier lieu. C'est un temps de témoignage, d'appel et de rappel du combat à mener : lutte individuelle et collective pour survivre et pour retrouver sa dignité face à ce qui opprime. C'est aussi un temps d'échange, les uns avec les autres. Au Conseil communal de la Ville de NamurCette année, un conseil communal se tenait précisément en cette journée hautement symbolique. L'occasion pour nous d'interpeller le bourgmestre, les échevins et les conseillers communaux. Découvrir notre interpellation. Bruxelles | Familles pauvres : soutenir le lien dans la séparation
Présentation du rapport de la recherche « Familles pauvres : soutenir le lien dans la séparation » initiée par Madame Huytebroeck, Ministre de l'Aide à la Jeunesse et fruit d'une concertation à laquelle ont participé L.S.T, ATD-Quart Monde et Le Pivot. Le projet Familles pauvres : soutenir le lien dans la séparation est axé sur le maintien du lien entre parents et enfants placés en institution de l'Aide à la jeunesse ou en famille d'accueil, avec une attention particulière pour les familles en situation de grande pauvreté. Il y a environ 1 an, la Ministre de l'aide à la jeunesse demandait au Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale d'organiser un groupe de réflexion sur le maintien du lien entre enfants placés et leur famille d'origine. La méthode de travail s'inscrit dans la lignée de la mission légale du Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale d'organiser une concertation structurelle avec les plus pauvres en faisant usage d'une méthodologie basée sur le dialogue. Le Service a donc travaillé en concertation avec des familles qui vivent dans la pauvreté via 3 associations (ATD Quart Monde, Luttes Solidarités Travail et le Pivot) dans lesquelles les plus pauvres se rassemblent et construisent une parole et une analyse collective ainsi qu'avec divers acteurs de l'aide à la jeunesse (institutions d'accueil, SPF et familles d'accueil, Union des délégués, conseillers et directeurs de SAJ/SPJ, président de la Fédération francophone des magistrats de la jeunesse, AMO, organisations dédiées à l'aide à l'enfance ONE, CODE, chercheuse et avocats,...). Deux groupes de concertations (institutions de placement & famille d'accueil) se sont réunis à plusieurs reprises entre janvier et septembre 2013. C'est le résultat de ce dialogue, sous la forme d'un rapport, qui a été présenté ce 17 octobre 2013, Journée Mondiale du refus de la Misère.
Huy | Rassemblement citoyenDes militants de LST participeront à une action organisée par la Ville et des associations Hutoises. Une projection du film d'ATD "La misère est violence. Rompre le silence, un chemin vers la paix" sera suivie d'un débat animé par ATD Quart-Monde Liège. Plus d'info
Namur | Expos et collaboration pour dire nos combatsA l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le mouvement LST vous invite aux expositions « Chemin faisant » du Collectif des Travailleurs Sans Emploi du Luxembourg et « Le pied dans la porte » des ateliers de LST Namur. Vous pourrez rencontrer les artistes et visiter l'exposition lors du vernissage le 17 octobre à 19h et le 22 octobre à 18h. Ouverture (sans rencontre des artistes) également les 21, 24, 26 et 28 octobre de 10h à 13h ou sur rendez-vous. » Plus d'info sur l'expo Chemin Faisant
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Contacts | dernière mise à jour le 22 octobre 2013 |