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L’emploi, porte ouverte sur l’avenir… Info ou intox ?

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» 08/10/2009 Radio La Première :


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Malchance, fatalité, faillite, restructuration, délocalisation… Pertes d’emploi…
N’êtes-vous pas lassés d’entendre de mauvaises nouvelles ? De lire que tout va mal ?
Ou vous vous dites qu’on n’y peut rien !

Pour tenter de comprendre, nous avons pris l’habitude à LST, d’analyser ce qui se passe à la lumière de l’expérience quotidienne de résistance à la misère. Cela nous rend plus lucides : on ne nous roulera plus aussi facilement avec de beaux discours. Et même quand nous sommes perdants, nous repérons mieux les enjeux en présence et cela nous rendre notre dignité.

Comprendre, c’est déjà agir

Selon la loi, “chacun a droit à l’intégration sociale”. Dans les faits, ce droit passe essentiellement par l’emploi.

Or comme il n’y a pas assez d’emplois disponibles, de nouvelles sortes de contrats ou mesures sont proposés
ou imposés aux plus défavorisés pour les aider à se mettre ou à se remettre sur le marché du travail, notamment les Interims, ALE* ou les récents titres-services ou encore des primes à l’embauche favorables aux patrons pour le recrutement de certains salariés.

Espoir ? Ou pièges ?
Tremplin vers un meilleur avenir ou miroir aux alouettes ?

Nous constatons que les emplois proposés aux plus démunis sont souvent des emplois mal rémunérés, à temps partiel imposé, à (très) court terme.

Est-ce cela, le passage annoncé vers le marché du travail ?        
Pas vraiment : on sort rarement d’un sous-emploi si ce n’est pour glisser dans un autre…
Et un travailleur pauvre fera, à terme, un retraité pauvre.
Vive l’avenir !

Nous sommes les premiers visés, parce qu’on ne nous laisse pas le choix.
Impossible de refuser : nous avons nos enfants à nourrir, à loger, à élever.
L’arme alimentaire est braquée sur nos familles.
Force nous est d’accepter. De plier.

Dès lors, nous participons – bien malgré nous -– au détricotage des droits et protections de tous les travailleurs pour lesquels s’étaient battus nos grands-parents.
Parce que tout s’enchaîne : les plus pauvres sont l’avant-poste de l’appauvrissement croissant de tous les travailleurs.

Diviser pour gagner
À quoi, à qui profite la misère ?

Dans une visée marchande, axée sur une rentabilité matérielle à court terme, la pression est d’abord supportée par les travailleurs les plus démunis.   
                   
Ça nous concerne tous ! Imposer aux chômeurs des emplois mal payés, c’est faire pression de proche en proche sur les travailleurs en place qui, à leur tour, devront céder, accepter un travail plus difficile, moins bien rémunéré, dans une course à la baisse des coûts du travail.

Le principe de la concurrence des entreprises met – inévitablement – les travailleurs eux-mêmes en concurrence. Le marché du travail tue la solidarité.
Par exemple, des sous-emplois dans certains secteurs d’activité (nettoyage industriel, aide à domicile, services de proximité, petite restauration…) rivalisent avec les entreprises qui assurent à leurs travailleurs des conditions décentes de travail et de protection sociale.

Ce qui est grave c'est que, dans les faits, les mesures mises en place par les pouvoirs publics, censés réguler le marché, participent à sa dérégulation…

Savez-vous que ?  Connaissez-vous le carrousel de la pénurie ?

Certaines mesures peuvent s’avérer intéressantes à titre individuel : quand on manque de tout, n’importe quel contrat peut, dans l’immédiat, faire l’affaire…
Elles n’en sont pas moins indéfendables (toxiques ?) au niveau de l’ensemble du monde du travail.
Ainsi les aides à l’embauche peuvent créer des tournantes. Un travailleur chasse l’autre. Le nouvel arrivé, subventionné, prend la place du travailleur régulier.

Aller-retour travail-chômage-exclusion : la redistribution du travail se fait de façon intermittente et incertaine.
Pire, le fait de gagner temporairement un peu plus "habitue" le travailleur temporaire à vivre un peu moins chichement, voire à faire quelques emprunts à la consommation (les seuls accessibles à court terme, les crédits "intéressants" comme l'achat d'une maison ne sont pas accessibles avec un travail à court terme) qui plongeront la personne dans une misère encore plus grande lorsqu'elle perdra son travail.

Des tendances qui sont les mêmes partout : augmentation de l’insécurité d’existence dans de multiples secteurs

  • éléments de langage : les cotisations de solidarité et les salaires ainsi différés sont appelés charges, idem pour les impôts

  • mise à sac de la sécurité sociale. Cf nombre d’heures de travail grandissant exonérées de cotisations sociales.
    Projet de réduire de 6 €/heure le coût du travail dans le bâtiment (sur les cotisations en tentant de ne pas changer la rémunération nette).

  • projets comme l’annualisation du temps de travail (*) ne vont rien changer

va produire une flexibilité accrue : certains mois 20h/sem (sans complément de chômage économique) et d’autres mois 50h/sem.

Des critères pour un emploi décent ?
Il y a urgence !

En partenariat avec d’autres (notamment les associations partenaires du suivi du RGP) LST met au jour des critères selon lesquels évaluer les choix des pouvoirs publics en matière d’emploi.

Ceux qui mènent à l’exploitation des plus pauvres au profit d’une économie marchande
et rendent les relations sociales de plus en plus tendues.
Ou ceux qui aident chacun(e) à devenir davantage autonome dans la dignité
et contribuent à modeler un monde plus solidaire. Et plus juste.

Si l’on n’y veille, des pans entiers de l’activité économique glisseront d’entreprises inscrites dans le circuit normal du travail et de la protection sociale vers des sous-statuts, des sous-salaires et des sous-travailleurs.    

« Paul, pour quitter le carcan du contrôle des chômeurschômage, choisit une formation par le travail...

« Sanctionnée par son bureau de chômage, Mathilde …

 

Pièce au puzzle  Notre pièce au puzzle

La solidarité, réalité ou utopie ?

Dès les débuts de LST, en "Caves", les militants ont mené une réflexion sur l'emploi, les revenus et la formation. Une réflexion sur le travail comme moyen de sortir de l'assistance.
Au début des années 80, cette réflexion a débouché sur la création d'une coopérative active dans le secteur de la construction. Les personnes qui y travaillent sont issues du monde de la pauvreté. Elles ont la possibilité d’acquérir une formation professionnelle dans une ou plusieurs techniques du bâtiment. Les contrats sont des contrats à durée indéterminée.
LST Coopérative est aujourd'hui reconnue comme entreprise d'insertion et comme entreprise à finalité sociale.
Le contexte économique fait du maintien de l’équilibre entre réalités humaines et rentabilité économique, un combat de tous les jours.
La Coopérative et ses travailleurs ressentent plus que jamais l’impact des dérégulations en matière d’emploi.
Et sont bien placés pour les dénoncer.

En savoir plus ?

Vous voulez prolonger la réflexion sur ce thème, voici quelques liens utiles :

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dernière mise à jour le 22 mai 2019